12/08/2014
France

Lutte contre les micropolluants dans les eaux urbaines

13 projets retenus dans le cadre de l’appel à
projets "Innovation et changements de pratiques : micropolluants des
eaux urbaines"

Ségolène
Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de
l'Énergie, a annoncé les 13 projets retenus dans le cadre de l’appel à
projets "Innovation et changements de pratiques : micropolluants des
eaux urbaines". Résidus de médicaments, de cosmétiques, de
désinfectants, de produits domestiques, micropolluants issus des
revêtements urbains (voiries, routes, toits, etc.) notamment par temps
de pluie : autant de pollutions déversées dans les réseaux
d’assainissement urbains. Ces problématiques seront traitées grâce à des
solutions innovantes, une fois le financement des projets validé par
les commissions des aides des agences de l’eau.

La réduction des
micropolluants dans l’eau est aujourd’hui un enjeu essentiel pour la
qualité des milieux aquatiques et la santé des personnes. La recherche
de solutions et de comportements innovants est une nécessité pour mieux
les connaître et réduire leur impact sur les milieux et les ressources
aquatiques.  Ouvert aux collectivités locales, aux bureaux d’études, aux
laboratoires, aux entreprises et aux artisans, un appel à projets
"Lutter contre les micropolluants dans les eaux usées" a été lancé en
juin 2013 par l’ONEMA, Office national de l’eau et des milieux
aquatiques, les agences de l’eau et le Ministère en charge en charge du
développement durable, en partenariat avec le Ministère de la santé. Les
13 projets retenus mobilisent sur cinq ans (2014-2018) des
collectivités locales et leurs partenaires locaux privés (entreprises,
PME-PMI) et/ou publics (universités, laboratoires de recherches) sur des
initiatives innovantes allant des changements de pratiques des usagers
et des professionnels et de leur acceptabilité jusqu’à la réalisation de
nouvelles solutions techniques (développer des aménagements urbains
pour la gestion des eaux pluviales, méthodes de diagnostic des
pollutions, etc.) prenant en compte la notion de coût /efficacité. Ces
13 projets se regroupent en quatre grandes thématiques :

1. Lutte contre les résidus de médicaments et de cosmétiques d’origine domestique.
Chaque jour, les Français rejettent dans leurs eaux usées des résidus
issus de la consommation de médicaments et de l’utilisation de produits
cosmétiques. Les résidus de ces produits ne sont pas bien traités dans
les stations de traitement d’eaux usées. Les rejets dans les cours d’eau
de ces stations contiennent donc encore trop de ces résidus chimiques,
qui sont des micropolluants. Trois projets de recherche ont été
sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets "micropolluants".

2. Lutte contre les rejets hospitaliers.
Les centres de soins (hôpitaux, maison de retraites, centre de
rééducation….) utilisent de nombreux produits contenant des
micropolluants que ce soit pour soigner les patients ou pour désinfecter
lieux et matériels. Les effluents pollués en sortie de ces centres de
soin seront étudiées dans les 3 projets retenus ; l’objectif est de
trouver de nouvelles solutions techniques sur la gestion et
l’élimination des produits polluants.

3. Gestion intégrée des micropolluants dans les réseaux collectifs d’assainissement.
La plupart du temps les stations d’épuration urbaines reçoivent des
micropolluants issus de différentes sources (usagers domestiques,
industriels, artisans, centres de soin, phytosanitaires issus de la
voirie, hydrocarbures issus des routes, revêtement urbains, peintures,
etc.). Pour limiter l’apport de ces micropolluants à la station de
traitement des eaux usées, quatre projets de recherche ont été retenus
pour identifier les sources, hiérarchiser les micropolluants
prioritaires, changer les comportements pour limiter leur utilisation à
la source et enfin mieux les traiter.

4. Gestion de la pollution drainée par temps de pluie.
Lorsqu’il pleut, les eaux de pluie ruisselant sur la ville ou sur les
routes se chargent de micropolluants issus des activités routières, des
toitures, des peintures utilisées en extérieur, etc. Ces eaux pluviales
peuvent être rejetées directement à la rivière, en la polluant ou bien
elles peuvent arriver à la station de traitement d’eaux usées ; celle-ci
n’est pas toujours dimensionnée pour accueillir des volumes d’eau plus
importants que les seuls volumes issus des eaux usées domestiques. De
plus, les micropolluants de ces eaux de pluie ne sont pas toujours
traités dans la station de traitement. Les trois projets retenus
travailleront en réseau pour trouver des solutions innovantes à cette
problématique des eaux de pluie.

Les 13 projets finalement retenus
bénéficieront d’une enveloppe d’aides de 10 millions d’euros apportée
par l’ONEMA et les agences de l’eau.
Liste des projets retenus – ONEMA